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Mikaël Ollivier à la Médiathèque de Pacé (8 juin 2006)

Le jeudi 8 juin, nous avons eu le plaisir de recevoir Mikaël Ollivier pour son livre E-den en concours cette année pour le Prix Ados. La rencontre s’est déroulée en matinée sur le temps scolaire avec des 4ème-3ème des deux collèges pacéens.


Mikaël Ollivier est un auteur reconnu qui écrit avec brio aussi bien pour les jeunes, les enfants que pour les adultes. A la médiathèque, pratiquement tous ses titres sont des « Coup de cœur » des bibliothécaires et font des records de prêts !
A 38 ans, il a déjà 23 titres à son actif, dont 3 adaptés au cinéma -son dernier roman adulte « Maldonne » qui a été d’abord un téléfilm que beaucoup ont vu sur TF1 ,ainsi que « La vie en gros » et « Trois souris aveugles »,adapté sous le titre « Une souris verte » - Ayant fait des études de cinéma, beaucoup travaillé pour la télé, il se présente comme un écrivain qui écrit parfois des scénarios.

 

 

A propos de E-den et pour répondre à la question d’un collégien : « Pourquoi écrire à deux ? »
E-den a été coécrit avec Raymond Clarinard, un ami de longue date, un journaliste avec lequel il avait écrit son premier roman « L’ombre de Mars ». Il y a toujours eu beaucoup d’échanges d’idées entre eux ; Raymond est un amateur de jeux vidéo, de films virtuels de type Matrix. L’idée leur est venue de faire un roman de science-fiction, d’aventures, un polar, sur une drogue électronique, en se projetant dans une Europe plus vieille de 50 ans, en imaginant son évolution politique et écologique. Une expérience d’écriture enthousiasmante, rondement menée en 3 semaines avec 2, 3 semaines de réécriture finale, chacun écrivant un chapitre et l’envoyant à l’autre.
Le livre a bénéficié de l’imagination incroyable de R. Clarinard et lui doit tout l’aspect technique, les scènes d’action. C’est lui qui a inventé le personnage de la scientifique Silvia Corso. A M. Ollivier reviennent les aspects psychologiques du roman, l’histoire d’amour, le personnage de Goran. Un bon tandem donc !

 

Y avait il une volonté de faire un livre sur la drogue ?
Non, c’était plutôt l’idée d’écrire un roman d’aventure, de science-fiction avec R. Clarinard qui a conduit à E-den. Il n’y avait aucune volonté de faire un livre contre la drogue. Bien sur, il a fallu montrer le caractère séduisant de la drogue, le plaisir immédiat qu’elle procure et le fait qu’on ne pense pas tout de suite aux conséquences néfastes, à la destruction qu’elle engendre. E-den embarque pour un monde idéal. Cependant Mikaël Ollivier a bien insisté sur le fait qu’il ne rêvait pas d’un monde idéal, d’un monde parfait où tout le monde serait beau, musclé, fait dans le même moule. Car cette idée de la perfection lui fait très peur ; Le monde parfait d’E-den n’est pas humain, tout simplement. S’il devait y avoir un message à faire passer dans ce livre, ce serait peut-être celui-ci : la seule chose qui vaut, c’est la réalité. Les artifices, la virtualité sont à fuir à son avis. Mieux vaut prendre notre monde tout imparfait qu’il est et essayer de le rendre beau pour soi, essayer d’être heureux avec la réalité, la quotidienneté de la vie.
On ne peut pas éradiquer la drogue de la surface de la terre ; L’homme s’est toujours drogué, et de façon très naturelle, avec des plantes, dans toutes les civilisations. Le véritable problème, c’est le commerce monstrueux qu’il y a autour et qui fait des ravages. Mais c’est un tel marché ! Il faudra toujours compter avec et donc être vigilant.

 

Questions sur les projets d’écriture
Beaucoup, beaucoup de projets ! Car tous n’arrivent pas à terme : il faut écrire beaucoup pour en sortir quelques uns. Actuellement la priorité est à un policier adulte à finir.
En février 2007, doit sortir chez Thierry Magnier, son éditeur fétiche, un roman jeune sur la folie des marques, sur la société de consommation qui pourrait s’intituler « Tout doit disparaître ». En ce moment sort un recueil de nouvelles pour adulte qui lui tient particulièrement à cœur « Apprendre à marcher à un enfant », et qui tourne autour de la paternité.
Il y a aussi 3 projets pour la télé. Et dans la belle collection pour enfant « Petite poche » chez Thierry Magnier, un projet de série, 6 titres avec le même personnage.

 

Sur sa façon de travailler, ses sources d’inspiration
Mikaël Ollivier ne peut pas écrire 2 romans en même temps. Il travaille souvent à un film et à un roman en même temps. Il écrit au minimum 2 à 3 histoires par an et il lui faut en général 2 à 3 mois pour écrire un livre.
Ecrire un policier lui demande plus d’efforts car il est plus naturellement porté vers les textes introspectifs, sur les rapports entres les gens, l’expression des sentiments amoureux que vers les intrigues fortes. Celles-ci lui apportent aussi du plaisir, mais c’est plus compliqué ! D’ailleurs ses policiers sont assez psychologiques et c’est ce que ses lecteurs apprécient, lui disent-ils.
Sinon il n’a pas de préférence de genre. Il aime passer d’un genre à l’autre, que ce soit pour l’écriture ou pour la lecture. Ce sont les idées qui le guident. Le genre vient ensuite.

 

Il aime beaucoup écrire pour les jeunes, se dit très proche de l’enfance et de l’adolescence qui restent très présents en lui et qui constituent un véritable vivier d’idées.
Dans « Celui qui n’aimait pas lire », titre de la collection autobiographique des éditions de la Martinière Jeunesse, il raconte pourquoi il n’aimait pas les livres enfant et comment il y est parvenu. Enfant et adolescent, il a fait des études musicales et a été prof de piano pour payer ses études. Après le bac, il a fait des études de cinéma et c’est seulement lorsque la lecture a cessé d’être une obligation scolaire, un travail imposé qu’il a découvert qu’elle pouvait être source de plaisir. Son frère lisait beaucoup et, un jour, il a été attiré par la couverture alléchante d’un de ses livres de poche : il s’agissait de la reproduction d’un tableau de François Boucher « Jeune fille étendue » qui a ému ce garçon sensible et introverti qu’il était vers 15-16 ans. C’est ainsi qu’il a lu « Candide et autres contes » de Voltaire, puis les autres titres de Voltaire puis Steinbeck, Hemingway, pour ne plus s’arrêter de lire !
Devenu assistant de production à la télévision, passionné de cinéma et de littérature, il s’est mis parallèlement à écrire. Durant 5 ans, aucun éditeur ne voulait de ses textes. Puis il a rencontré Thierry Magnier et c’est parti !

 

Mikaël Ollivier puise son inspiration dans l’actualité, les journaux, l’observation de ses semblables. Pour lui la principale qualité d’un écrivain n’est pas l’intelligence mais la curiosité, regarder les autres, essayer de comprendre ce qu’ils ressentent, comment ils vivent. Il nous raconte par exemple comment un voyage à Mayotte à l’occasion d’une rencontre avec des collégiens lui a donné l’idée de son prochain roman pour les jeunes .L’extrême pauvreté de l’île l’a saisi et en rentrant en France, il a été choqué par des images à la télé montrant des clientes se bousculer pour entrer les premières dans un grand magasin parisien :
Il s’agissait d’acquérir à tout prix des tee-shirt imprimés Karl Lagardfeld, grand couturier français qui venait de créer une ligne de vêtements pour la marque H&M. Il s’est dit que décidément, le monde ne tournait pas rond, d’un côté, la grande pauvreté, de l’autre, la consommation à outrance. Ainsi a-t-il eu l’idée d’écrire l’histoire d’un ado qui après avoir vécu à Mayotte revient vivre en France où il va se battre contre la société de consommation et la tyrannie des marques.