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Rencontre avec Xavier-Laurent Petit, lauréat du Prix Ados 2009 (4 juin 2009)

 

 

Le jeudi 4 juin, une bonne cinquantaine d'adolescents, élèves de 4e-3e des collèges de Pacé, sont venus à l'invitation de la médiathèque pour rencontrer Xavier-Laurent Petit.

 

Une chance et un honneur pour nous car il avait été élu triomphalement la veille, au Triangle à Rennes pour son excellent roman Be safe.

 

Rappelons  que  X.L. Petit a déjà été lauréat du Prix Ados en 2003 avec L'Homme du jardin. Cette année,  3 000 jeunes du département ont voté pour le Prix Ados, c'est dire le succès sans faille de ce prix littéraire régional .

À son arrivée, X.L. Petit nous a fait partager sa joie et son émotion de la veille à se retrouver face à une foule de jeunes enthousiastes qui avaient tous lu son livre et pour la plupart voté pour celui-ci.

 

Ensuite, Lucie Defin, une collégienne de Françoise Dolto ayant participé au Prix Ados de la Critique a été félicitée pour avoir été élue au Triangle meilleure critique avec trois autres lauréates. Elle nous a lu son texte consacré à... Be safe de X.L. Petit !

 

 

Puis un groupe de garçons, des 3e de Saint-Gabriel, ont lu des extraits de Be safe, où sous forme d'e-mails, le grand frère du narrateur, un jeune américain engagé dans la guerre en Irak, raconte toute l'horreur de son vécu.  Entre chaque lecture, ils avaient choisi de passer des morceaux de musique de rock illustrant bien l'ambiance du roman.

 

Plusieurs filles, en 4e à Saint-Gabriel, par groupe de deux ou seule, ont mis en valeur différents romans de l'auteur en expliquant pourquoi elles avaient particulièrement aimé tel titre et en en lisant un extrait.

 

X.L. Petit a remercié  ces jeunes pour toutes ces attentions, d'autant plus qu'à l'adolescence il sait bien que cela demande un effort considérable de prendre la parole face à un public.

 


S'en est suivi un échange libre avec l'auteur qui a répondu avec plaisir à toutes les questions.

 
 

 

Concernant l'origine de Be safe, il nous a montré un article du journal Libération datant de 2006 où un déserteur américain enfui au Canada, comme la plupart des déserteurs de la guerre d'Irak, témoignait de scènes insoutanables notamment d'un souvenir où des soldats américains jouaient au ballon avec une tête décapitée. Les scènes de guerre racontées dans son roman n'ont rien d'inventées : elles sont  reprises d'articles de journaux, de blogs tenus par des anciens militaires, dans toute leur brutalité, dans tout ce qu'elles ont de dérangeant.
À la question posée entre le rapport entre la musique rock et la guerre, il a répondu que la musique a souvent aidé les jeunes militaires à tenir le coup, comme pour les deux jeunes du roman Jeff et Jeremy.
Durant la guerre du Vietnam, d'une violence inouïe, est né un rock très dur, le heavy metal, une façon d'exprimer cette violence. À l'époque, Jimi Hendrix a enregistré l'hymne américain à la guitare avec plein de bruits, de sifflements de bombes qui tombent, un morceau très dérangeant pour la bonne conscience américaine, qui a contribué à une prise de conscience et  au mouvement pacifiste. 


Mais la musique peut être aussi une arme en temps de guerre : à la prison de Guantanamo, pour faire craquer les prisonniers, on les forçait à écouter du rap et du rock très fort 24h/24.

 

Dans ses romans, X.L. Petit nous emmène souvent dans des pays défavorisés - en Bolivie avec les enfants des rues dans Maestro, au Mexique avec des familles tellement pauvres qu'elles ne rêvent que de passer la frontière américaine au péril de leur vie dans Les yeux de Rose Andersen... Il a dit avec force aux jeunes présents dans la salle combien nous vivons dans un luxe inouï sans même nous en rendre compte alors qu'à l'échelle du monde, très peu de gens vivent ainsi. 

 

 

À la question posée sur ses écrivains de prédilection, il a dit appartenir à la famille des écrivains tournés vers le monde plutôt qu'à celle tournée vers elle-même. Le grand écrivain qu'il admire et qu'il a eu la chance de rencontrer c'est Jim Harrison dont il encourage à lire toute l'oeuvre-  Dalva, Retour en terre, Une odyssée américaine-. Il nous a parlé aussi d'une grande dame de la littérature amérindienne, Louise Erdrich qui a écrit entre autres Omakayas, La chorale des maîtres bouchers, Derniers rapports sur les miracles à Little No Horse, Love medecine, ainsi que de Sherman Alexie à l'excellent roman pour les ados Le premier qui pleure a perdu. Il afffectionne aussi particulièrement  le grand auteur mongol, Galsan Tschinag qui a écrit Le monde gris où il évoque sa culture en voie de disparition.

 

Bien avant un auteur, il est et a toujours été un grand lecteur. Car la lecture nous fait voyager, dans le monde et dans les esprits; elle a le don de nous faire vivre mille vies, de nous ouvrir aux autres.  Un grand merci à X.L. Petit pour sa générosité, sa simplicité et sa gentillesse, avec lequel les jeunes ont pu vivre une belle rencontre.